les choses se passent en Israël. Sharon ne me demanda pas de garder cette information secrète, au contraire, il m'encouragea à la publier, stipulant seulement qu'il ne voulait pas être cité directement dans ce contexte. Sans doute pensait-il que cet article l'aiderait à faire accepter le principe de sa guerre au public et au gouvernement. Quoi qu'il en soit, le plan détaillé de la guerre du Liban parut dans le numéro d'Haolam Hazeh du 27 septembre 1981, plus de huit mois avant qu'elle éclate. Jamais une guerre n'avait bénéficié à l'avance d'une pareille publicité.

Le 22 janvier 1982, Sartawi passait une nouvelle fois à l'attaque, et de façon tout aussi spectaculaire. Dans une interview accordée à notre ami Éric Rouleau, il accusait l'OLP d'avoir encouragé la victoire de Begin en ruinant la crédibilité du mouvement pacifiste israélien.

Les Arabes, et en particulier les Palestiniens [disait l'article] encouragent Israël à pratiquer sa politique expansionniste: c'est la théorie que nous a exposée le docteur Sartawi. Il est évident, a-t-il déclaré, que monsieur Begin essaie d'anéantir le peuple palestinien et de lui prendre entièrement son pays, mais ce n'est pas une raison pour que nous lui fournissions des prétextes et des moyens de parvenir à ses fins.

D'après le dirigeant palestinien, l'annexion du Golan n'aurait pas été possible si le mouvement pacifiste israélien avait pu disposer d'au moins dix membres à la Knesset, qui, en raison de la répartition parlementaire, auraient pu servir d'arbitres.

Si le Sheli - un groupe animé en premier lieu par le général Peled et monsieur Uri Avnery - n'a pas obtenu ses quatre ou cinq sièges aux dernières élections, a déclaré monsieur Sartawi, c'est parce qu'il n'était plus crédible aux

 Ï eux des Israéliens, en grande partie par la faute des  'alestiniens. « Nous aurions dû inviter nos homologues  israéliens à Beyrouth pour échanger des vues directement  avec monsieur Yasser Arafat; mieux, nous aurions dû les  inviter à s'adresser au Conseil national palestinien qui s'est