par la guerre. Encerclé à Beyrouth, et se battant pour sa vie, Arafat ne serait pas en mesure d'entériner cette déclaration, comme prévu.

Nous nous efforçâmes de débrouiller le fil des événements qui avaient conduit à la guerre. L'enquête approfondie qu'Issam avait menée sur Abou Nidal et sa bande lui servait maintenant.

Ensemble, nous réussîmes à échafauder une théorie plausible. Lorsque j'en parlai à Arafat environ un an et demi plus tard, il l'approuva entièrement, ajoutant même quelques détails pour la confirmer.

On ne pouvait mettre en doute que la personne qui avait ordonné l'attentat de Londres avait voulu provoquer la guerre. La question qui se posait était la suivante: qui était-ce, et pourquoi avait-elle agi de la sorte?

Une chose était sûre: cet attentat avait été commis par les hommes d'Abou Nidal. En quelques heures, la police londonienne avait pu en arrêter les auteurs et leurs complices, et avait établi qu'ils appartenaient tous au réseau d'Abou Nidal. L'un d'eux était le neveu d'Abou Nidal, Marwan Al Banna.

Quelle idée stupide d'utiliser un parent proche du chef, d'autant plus que celui-ci n'était pas un terroriste entraîné, mais un jeune étudiant inexpérimenté que son oncle avait envoyé achever ses études en Angleterre, sur les fonds de l'organisation. Ce n'était pas un terroriste déguisé en étudiant, mais un étudiant déguisé en terroriste!

Il était évident qu'on avait pris des risques excessifs afin que l'attentat soit commis à temps. Pourquoi?

A la mi-mai, Sharon était allé à Washington où il avait rencontré Alexander Haig. Celui-ci révéla par la suite que Sharon lui avait parlé de son projet d'envahir le Liban quelques jours plus tard. Comme il le raconte dans ses mémoires, Haig s'était vigoureusement élevé contre cette opération, à moins qu'elle ne fût lancée en réaction à une provocation universellement reconnue. Cela voulait dire qu'il avait suggéré à Sharon de préparer cette provocation avant de passer à l'attaque. Les coups de feu contre

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