Nous pensions, Issam et moi, qu'une attaque générale contre Beyrouth-Ouest était probable, et que le but de Begin et de Sharon était de supprimer Arafat et tous les dirigeants de l'OLP qui se trouvaient dans la ville. Au cours de ma visite à Beyrouth-Ouest, j'avais eu l'impression qu'Arafat et ses soldats s'attendaient aussi à cette attaque. Nous nous demandions ce qui se passerait ensuite si elle se produisait.

Tous nos efforts, pour l'instant, devaient tendre à empêcher l'assaut final contre Beyrouth-Ouest.

Les démarches d'Issam avaient eu un effet positif: le jour où je rencontrai Arafat, la presse annonça que trois personnalités juives de premier plan avaient mis Israël et l'OLP en demeure de négocier sur la base de l'autodétermination. Il s'agissait de Nahum Goldmann, du leader juif américain Philip Klutznick, et de Pierre Mendès France.

Arafat publia une déclaration personnelle pour les féliciter. Elle fut suivie quelques jours plus tard d'une rencontre entre le chef de l'OLP et le député Paul Mac Closkey, au cours de laquelle Arafat signa une déclaration improvisée sur une feuille de papier, d'après laquelle l'OLP acceptait toutes les résolutions des Nations Unies concernant la question palestinienne. Toutes ces résolutions sont évidemment basées sur la reconnaissance d'Israël, un État membre de l'ONU créé conformément à une décision spécifique de cette organisation. Quelques jours plus tard, Arafat reçut à Beyrouth un journaliste israélien, Amnon Kapeliouk, qui était allé là-bas en tant que représentant du journal Le Monde.

Pour Sartawi, ma rencontre avec Arafat représentait plus qu'une victoire, c'était la justification complète de tous ses efforts. Elle symbolisait le triomphe de sa politique. Malheureusement, tous les avertissements qu'il avait lancés s'étaient vérifiés.

Un an et demi plus tôt, Sartawi avait été menacé d'un procès de trahison pour avoir accepté un prix avec un Israélien sioniste, et maintenant, chose étrange, je me retrouvais dans la même situation pour avoir rencontré le chef de l'OLP.

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