énorme manchette sur la première page du New York Post proclamant: « Le chef du terrorisme à New York! »

Khaled nous parla d'un message secret que le président Reagan avait envoyé à la Syrie, la Jordanie, l'Arabie Saoudite et l'Égypte, leur expliquant la véritable signification du Plan Reagan, qui avait été publié le 1er septembre 1982, quelques jours après l'évacuation de Beyrouth par les forces de l'OLP. Dans ce message, Reagan disait que 98 % des territoires occupés seraient rendus aux Arabes, que Jérusalem resterait unifiée, et que le sort de ces territoires serait décidé dans des élections libres. Il précisait aussi qu'il était « opposé » à un État palestinien souverain, mais qu'il ne refuserait pas cette solution.

Khaled nous parla aussi de la proposition qu'Arafat avait faite au roi Hussein, et que celui-ci avait plus ou moins acceptée. Il s'agissait de créer une confédération entre la Jordanie et un Etat palestinien situé sur la Rive Ouest et dans la bande de Gaza. L'État palestinien aurait son drapeau et son armée « symbolique » et ses citoyens posséderaient un passeport palestinien. Les affaires étrangères seraient divisées entre la Palestine et la Jordanie: si l'ambassadeur à Paris était palestinien, celui de Bonn serait jordanien. Les deux États auraient chacun leur parlement, et partageraient un super-parlement. (En définitive, les agents syriens de l'OLP torpillèrent cet accord, comme ils l'avaient fait en 1981, un an plus tôt, pour le plan Fahd.)

Khaled Al Hassan, qui avait accompagné Arafat dans sa visite à Rome et au pape, nous dit que le président de l'OLP avait salué le mouvement pacifiste israélien devant une foule de mille cinq cents personnes, qui avaient applaudi pendant trois bonnes minutes. Il nous apprit aussi que Sharon avait récemment fait un séjour aux USA dans le même hôtel que Rifaat Al Assad, le frère du président de la Syrie et chef des services secrets de ce pays. Khaled pensait qu'ils s'étaient rencontrés. Je lui dis que d'après l'ancienne loi britannique, il suffisait de prouver qu'une femme et son amant présumé avaient passé une nuit sous le même toit pour obtenir le divorce.

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