dont les ouvrages avaient été confisqués par l'armée israélienne et expédiés en Israël. (Ils furent plus tard restitués en même temps que des prisonniers au cours d'un échange. Les Palestiniens étaient très fiers de cette opération. Leurs livres, disaient-ils, comptaient autant pour eux que les prisonniers.) Plus tard, une bombe explosa près de l'institut et la femme de Jirys fut tuée.

Ce n'était pas une mince entreprise d'organiser une rencontre avec Arafat, car les communications étaient difficiles. Par mesure de sécurité, il n'annonce jamais ses déplacements à l'avance, apparaissant inopinément ici ou là, pour que ses ennemis - syriens, israéliens, et autres - aient du mal à élaborer un attentat. Les Autrichiens, si méticuleux, avaient cru devenir fous lorsqu'ils préparaient sa rencontre avec Kreisky, parce qu'il avait refusé de dire à l'avance quand et comment il arriverait. Il avait fallu que Kreisky parte d'urgence à l'aéroport quand on l'avait informé qu'Arafat arriverait de Sofia une heure après, dans l'avion privé du dirigeant bulgare. Il dut ensuite attendre, parce que l'avion avait du retard.

Pour l'instant, Arafat semblait être quelque part entre le Yemen et l'Irak. Après avoir vainement essayé de le joindre par l'intermédiaire de son bureau de Tunis, nous descendîmes dîner dans un restaurant chinois. Il était assez tard quand Abou Faysal et moi regagnâmes nos pénates, au bureau d'Issam. Le téléphone sonnait avec insistance. C'était Tunis.

- Nous vous avons cherchés toute la soirée, dit l'homme à l'autre bout du fil. Où diable étiez-vous passés?

C'était Ramsey Khouri, le chef du bureau personnel d'Arafat. Il avait reçu un message du président, qui était à Bagdad. Il nous verrait à Tunis le mardi suivant.

En un clin d'œil, ce fut le branle-bas de combat. Abou Faysal téléphona à Issam, à son appartement. Je pris l'autre ligne pour appeler Matti Peled chez lui, près de Jérusalem. Il était bien plus de minuit là-bas. Essayant de rester calme, je lui dis qu'Arnon et lui devaient nous rejoindre immédiatement à Paris, pour une rencontre importante, très impor¬

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