paquet à emporter à Paris. C'était du pain cuit à la maison dans un four ouvert (tabunah) et du fromage de chèvre de Naplouse, mon cadeau pour Issam.

Le mardi 18 janvier 1983 est une date qui allait compter dans nos vies.

A l'aéroport de Tunis, il n'y eut aucun problème. Abou Faysal nous attendait, avec un officier de haut rang de la sécurité tunisienne. Nous laissâmes nos passeports israéliens à Abou Faysal, et un jeune Palestinien nous emmena à Sidi Bou Saïd, une petite ville du bord de mer, au nord de Carthage et à l'est de Tunis. Là, on nous installa dans un bel hôtel, presque vide à cette période de l'année.

L'après-midi, Abou Maazen arriva à l'hôtel pour une rencontre préliminaire. C'était la première fois que je voyais cet homme, qui s'était occupé de nos contacts depuis mes premiers entretiens avec Saïd Hammami. Ce dernier m'avait confié que les deux dirigeants du Fath responsables de ces contacts, en dehors d'Arafat, étaient Abou Jihad et Abou Maazen. Abou Jihad, le ministre de la Défense du Fath, était relativement connu en Israël. Abou Maazen, lui, était presque inconnu. C'était un mystérieux personnage, qui ne voyageait pas dans les pays occidentaux. Il s'occupait surtout de l'administration et des finances de son mouvement.

Abou Maazen, dont le vrai nom est Mahmoud Abbas, ressemble à un instituteur, et s'exprime avec douceur, sans cérémonie. II en vint rapidement au fait. Il s'agissait principalement de préparer les sujets que nous voulions aborder avec le président. Nous parlions anglais, langue qu'Abou Maazen comprenait parfaitement, mais il préférait utiliser l'arabe, en passant à l'anglais de temps en temps. Il prit de nombreuses notes, manifestement pour les montrer à Arafat avant notre entrevue. Je dressai une liste des sujets que nous voulions mettre à l'ordre du jour: la situation générale après Beyrouth, nos efforts pour créer un front de paix unifié en Israël, les futures relations entre l'OLP et ce

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