- Et alors? dis-je. Nous y sommes habitués à la Knesset. Quand le président Carter a parlé devant elle, il a été interrompu par Geula Cohen. Nous n'en mourrons pas. Tout ce que cela prouvera, c'est que vous avez un parlement démocratique. Le retentissement sera mondial, il y aura des gros titres dans tous les journaux, des éditions spéciales à la télévision.

Je le vis hésiter.

Pour insister sur les possibilités de changement en Israël, je lui racontai un échange que j'avais eu avec Begin à l'une des séances de la Knesset, deux ans auparavant. Je venais de prononcer une allocution sur la nécessité de résoudre la question palestinienne par des négociations avec l'OLP. Le Premier ministre se leva pour répondre, et, plus triste qu'irrité, me dit:

- Député Avnery, vous savez que cent dix membres de cette assemblée (sur cent vingt) sont contre chaque mot que vous avez prononcés!

- Je sais, répondis-je, et j'en serais sûrement impressionné, si je ne me rappelais pas qu'une semaine avant la visite de Sadate à cette même assemblée, cent dix membres étaient contre la restitution du Sinaï à l'Égypte!

Après un repas tranquille, au cours duquel nous échangeâmes nos impressions sur différents personnages et organisations des deux camps, nous nous levâmes. Issam, Imad et moi nous installâmes dans un coin de la pièce pour rédiger une ébauche de communiqué.

A la fin, cela donna la déclaration suivante en anglais, que nous traduisîmes en même temps en hébreu et en arabe:

Le président Arafat a rencontré une délégation du Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne, composée du général de réserve Mattitiyahu Peled, d'Uri Avnery et du docteur Jacob Arnon. Du côté palestinien, le docteur Abou Maazen, le docteur Issam Sartawi et Imad Shakour

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