Nous sommes à La Haye. Issam est arrivé en retard à la conférence à laquelle nous devions assister tous les deux. Ce n'est qu'après que j'ai pu lui remettre le paquet que j'avais apporté pour lui: du pain de ménage cuit dans un tabulah, et du fromage de Naplouse. Racket l'a emballé de son mieux, mais le contenu de ma valise s'est imprégné de cette âcre odeur.
Dès que je donne le paquet à Issam dans ma chambre d'hôtel, il se dépêche de l'ouvrir et se met à manger, engloutissant de gros morceaux de pain et de fromage.
- Je ne sais pas pourquoi c'est si bon, dit-il. Pour moi, c'est le goût du pays.
Tout se déroula comme prévu. Les photos de notre rencontre avec Arafat parurent à la première page de tous les journaux et sur tous les écrans de télévision en Israël. Nous multipliâmes les interviews, je publiai un compte rendu détaillé dans Haolam Hazeh, qui fut largement lu. Le ministre des Affaires étrangères Itzhak Shamir vint dénoncer la rencontre à la télévision, la qualifiant de « comble de la dégradation humaine», et tous ceux qui voulaient faire parler d'eux dans les médias exigèrent que nous soyons poursuivis pour tous les crimes imaginables.
Pendant trois semaines, nous ne parlâmes que du changement spectaculaire survenu au sein de l'OLP, quand tout à coup, la foudre s'abattit. Les agences de presse