annoncèrent qu'Issam Sartawi avait fait un scandale à la réunion du Conseil national palestinien à Alger. Après avoir affronté Arafat à la tribune, il était sorti en trombe, avait démissionné, attaqué violemment l'OLP au cours d'une conférence de presse, et repris l'avion pour Paris.

La seizième session du Conseil national palestinien eut lieu trois semaines seulement après notre rencontre avec Arafat. Ces semaines furent décisives pour le mouvement palestinien. Je ne pus reconstituer le fil des événements qu'au cours des mois suivants.

Tout d'abord, le Conseil révolutionnaire du Fath, la plus haute instance de cette organisation, avait tenu une réunion secrète, au cours de laquelle Arafat et Issam furent violemment attaqués par certains membres pour leurs rencontres avec des sionistes comme nous. Ces rencontres, prétendaient-ils, contrevenaient directement aux résolutions existantes de l'OLP. La majorité du corps dirigeant de la propre organisation d'Arafat s'opposa à de futures rencontres et les interdit expressément, à moins qu'elles ne fussent approuvées à l'avance.

Au Conseil national palestinien, la situation se dégrada encore. Il était clair que toute tentative d'adopter des résolutions décisives, comme Arafat l'avait envisagé, provoquerait une scission de l'organisation, ce qu'Arafat voulait éviter à tout prix.

Lorsque la session se réunit, des orateurs du Front du Refus se levèrent les uns après les autres pour dénoncer longuement Israël, le sionisme, les États-Unis, l'impérialisme, rejetant toute idée de paix et de dialogue, ce qui donna l'impression aux journalistes étrangers que l'OLP refusait totalement la paix avec Israël.

Sartawi était furieux. Il demanda à être entendu, pour exprimer l'opinion qui pour lui était celle de la grande majorité du peuple palestinien et de l'ensemble de l'OLP, et en particulier, celle de la population des territoires occupés,

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