possède un passeport français, et est accrédité par Le Monde: tout cela lui permit d'aller à Alger où il prit place dans la tribune réservée à la presse. De nombreux Palestiniens qui le connaissaient le montrèrent à d'autres. Entre les séances, ils s'attroupaient autour de lui, parlant surtout en hébreu afin de prouver qu'ils connaissaient bien la langue de l'ennemi.

Kapeliouk envoyait des comptes rendus quotidiens à Yedioth Aharanot, un journal du soir d'extrême droite en Israël, qui les publiait in extenso en première page, pour le scoop.

Un jour, pendant une pause, il se sentit fatigué et demanda à ses amis palestiniens s'il y avait un endroit où il pouvait se reposer. Ils l'emmenèrent à une maison voisine et sonnèrent. Un homme parut sur le seuil, en pyjama. C'était Abou Iyad.

- C'est trop fort! plaisanta-t-il quand il entendit la requête. D'abord vous prenez ma maison, puis mon pays, et maintenant vous voulez mon lit, aussi!

Quand Issam se rendit compte qu'il ne serait pas autorisé à parler et à présenter son rapport sur ses contacts avec nous, il éclata. Il y eut une violente joute verbale entre Arafat et lui. De façon péremptoire, il griffonna une lettre de démission du CNP et envoya son aide de camp la porter au président de la séance. Arafat le remarqua et demanda à son propre aide de camp d'intercepter le message.

- Abou Amar veut voir cette lettre un moment, dit celui-ci en s'emparant de la démission, qui ne fut donc jamais soumise.

Mais Sartawi avait déjà quitté la salle. Il convoqua une conférence de presse, devant laquelle il condamna la direction et exposa les idées qu'il avait voulu développer dans son allocution: la nécessité de reconnaître Israël et de changer la Charte palestinienne. Il dénonça aussi Abou Nidal, et les États arabes qui le soutenaient, pour ses crimes antisémites et le meurtre de loyaux Palestiniens oeuvrant pour la paix.

Le départ spectaculaire de Sartawi souleva des échos

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