Je voudrais vous dire, mesdames et messieurs, que depuis soixante-douze heures je me suis demandé si je devais assister à cette réunion ou m'excuser. Finalement, j'ai décidé de venir, malgré mon programme très chargé. Après avoir entendu ce que je viens d'entendre, je suis très heureux d'être venu. J'avais besoin de cette expérience, j'avais besoin de voir confirmé ce que je pensais, et j'aimerais m'écarter de mon propos, pour dire quelque chose que je n'avais pas l'intention de aire, et attirer l'attention sur un point. Et j'espère que le monde me prendra très au sérieux. Ceux qui pensent que la paix est faite par des mauviettes se trompent. Les pacificateurs sont des gens coriaces, et si on nous provoque, que Dieu nous aide! nous montrerons à quel point nous pouvons l'être. Les cris ne nous feront pas taire. Et on ne nous fera pas abandonner notre cause par des menaces, parce que cette cause, que nous avons choisie, et pour laquelle nous avons versé un sang précieux, est une cause juste et patriotique. Je me sens coupable, mesdames et messieurs. Je me sens coupable parce que je porte une responsabilité dans la tragédie au Liban. Cet homme, [dit-il en me désignant], cet homme a offert sa vie, lui, et le général Peled, pour sauver le Liban. Il a offert de venir en pèlerinage à Beyrouth pour nous voir. Il a offert de venir à la tête d'une délégation pacifiste israélienne, et qui plus est, il a offert de se rendre à notre Conseil national à Damas. La délégation prévue voulait se séparer en deux groupes: un qui aurait traversé les frontières en passant par le Golan, et l'autre qui serait passé par le Sud-Liban. Et quelqu'un a parlé de ma démission - oui, je suis allé à Damas pour me battre, pour me battre afin que Peled et Avnery soient entendus, pour qu'ils soient invités. Nous n'avons pas pu les inviter. Le Liban a été violé, et à ces Palestiniens qui jouent les gros bras ici à Londres, je dis que leur honneur a été bafoué dans les camps de réfugiés du Liban - pas à cause de moi, à cause de vous! Lâches! Non, taisez-vous! Lâches, méprisables lâches! Eh bien, ceux qui jouent les héros purs et durs, ceux qui, en raison de leur manque de discernement, de leur fanatisme, de leur incapacité à comprendre où se situent vraiment les intérêts palestiniens, devant le sort de leur peuple qui se fait massacrer parce qu'il n'y a personne qui soit capable d'agir... Je crois que j'avais besoin de cette expérience. J'avais besoin d'être renforcé dans ma détermination de lutter pour la paix, en voyant les deux camps se rejoindre, en voyant ces Hitler arabes donner la main à l'extrême droite sioniste. Félicita¬

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