tions aux deux camps, mabruk aleikum [en arabe: ma bénédiction vous accompagne], félicitations aux uns comme aux autres! Félicitations, oui! [cris prolongés en arabe] Na'am [oui] Na'am. Taisez-vous! Taisez-vous! Taisez-vous. Vous n'avez pas le droit! Na'aml Et maintenant je veux vous dire ceci... [cris en anglais et en arabe: « Traître! tu finiras comme Sadate! C'est par ta faute, et celle d'Avnery, que Beyrouth a été envahie! »]

Il se rassit, dans un tonnerre d'applaudissements de la grande majorité du public, qui démontra par une ovation prolongée qu'elle rejetait les extrémistes des deux camps. Mais tandis que le président prononçait quelques mots pour clore les débats, Issam me fit passer un message sur un bout de papier: « Comment les faire photographier? Ce sont les assassins d'Abou Nidal! Il faut les identifier!»

Mais nous n'avions pas de photographe à notre disposition.

Nous nous retrouvâmes une demi-heure plus tard pour dîner tranquillement dans un restaurant indien non loin de Marble Arch. Issam était exubérant, et moi aussi.

Mais cette exubérance n'était pas de mise. Au même instant peut-être, pendant que nous mangions du curry arrosé de bon vin rouge et parlions du projet d'Issam de créer un parti pacifiste palestinien, quelqu'un décidait de sa mort.

Quelques jours plus tard, Issam m'envoya une coupure extraite d'un journal arabe paraissant à Londres. C'était une déclaration de l'organisation d'Abou Nidal, annonçant qu'elle condamnait à mort Issam Sartawi, Yasser Arafat, et Uri Avnery. Issam était accusé d'être un agent de la CIA et d'avoir vendu des secrets palestiniens (au sujet d'Abou Nidal) à un journal anglais. Arafat était condamné comme traître et agent de la CIA. Et moi, j'étais dénoncé comme un espion du Mossad chargé d'infiltrer et de corrompre l'OLP.

La réunion de Londres s'était tenue le 27 février 1983. Issam Sartawi n'avait plus que quarante-deux jours à vivre. Durant ces semaines, nous avons souvent discuté. Je me

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