Si nos frères arabes et nous étions honnêtes avec nous-mêmes, et si nous nous étions dit: voici Israël et voilà nos frontières avec lui, nous ne nous serions pas trouvés dans la situation humiliante où deux peuples arabes, les Libanais et les Palestiniens, se sont fait massacrer pendant que le monde arabe regardait sans rien faire. Dans tout le MoyenOrient, il n'y a eu - oh, honte! - que trois manifestations [contre les massacres dans les camps de réfugiés]: une manifestation vraiment importante en Israël, ou plutôt une série de manifestations, une manifestation très restreinte au Caire, et une troisième au Koweit.

Sur les buts arabes:

Je pense que l'État palestinien, pour lequel nous luttons, n'est pas seulement un objectif local, mais aussi un but pour toute la nation arabe, parce que cet État constituera une ligne de défense contre l'expansion israélienne vers le Golfe persique.

Sur les buts palestiniens:

C'est le défi que nous devons relever, le défi intellectuel et historique. C'est à moi, d'abord, qu'il est lancé, en tant que Palestinien, et après, à tous les Arabes, parce que tous les autres peuples arabes sont protégés dans leur pays, grâce à Dieu. Les citoyens des pays arabes ont un passeport, ils ont des institutions pour distribuer la nourriture, ils ont des hôpitaux. Personne ne doute que l'Égypte soit égyptienne ou la Jordanie jordanienne. Mais moi, je suis palestinien, mon identité m'a été volée, elle a été perdue. Je ne peux pas donner à mon peuple le minimum dont il a besoin pour exister. En conséquence, ma tâche de Palestinien est immense, elle dépasse toute description.

Sur le dialogue avec les Israéliens:

Notre expérience [dans le domaine du dialogue avec les forces pacifistes israéliennes] n'a pas de précédent dans l'histoire des nations ou des mouvements de libération. C'est vrai, quand nous avons commencé nous ne pouvions nous inspirer de l'expérience de personne.

Nous avons donc dû inventer nos règles au fur et à mesure, à la lumière de réactions positives ou négatives ici et

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