Matti est dans le bureau d'Issam. Ils parlent des derniers événements. Tout à coup, le téléphone sonne.
Issam décroche. Il écoute gravement et échange quelques phrases avec son correspondant. Matti comprend qu'il s'agit d'Abou Amar.
- C'était le président, dit Issam après avoir raccroché. Il me prévient que nos services secrets ont découvert que des hommes d'Abou Nidal viennent de quitter Damas. Ils ont pour mission de me tuer. Abou Amar m'envoie des gardes du corps pour me protéger.
Ils reprennent leur discussion.
Plusieurs personnes avaient déconseillé à Issam d'assister à la conférence de l'Internationale socialiste, prévue en avril 1983, à Albufeira, au Portugal. Les médias avaient parlé à l'avance de cette réunion, et de son intention d'y être présent. C'était aller au devant du danger.
Un jour, je lui avais parlé de la règle numéro un pour éviter de se faire assassiner. Je la tenais de mon voisin à la Knesset, Isar Harel, qui avait été pendant des années chef de la sécurité israélienne, et plus tard du Mossad. Il m'avait dit que pour exécuter un attentat, il fallait connaître le lieu et l'heure longtemps à l'avance, afin d'établir un plan, de faire venir les tueurs et les armes, et de préparer un itinéraire de fuite. La première règle de protection était donc de ne jamais se trouver à l'endroit où on vous attend. Yasser