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Le 22 avril 1983, Issam Sartawi et moi devions paraître ensemble à un rassemblement à l'université de Cambridge, en Angleterre. Après l'attentat, les organisateurs m'appelèrent, désespérés, pour me demander quoi faire. Je leur dis de maintenir la réunion et de la transformer en cérémonie commémorative.

Sous la surveillance discrète de la police, je prononçai mon discours sur Issam. J'ai rarement assisté à une réunion aussi émouvante. Je terminai mon éloge par les paroles d'Hamlet décrivant son père mort: « C'était un homme parfait en tous points; je ne verrai jamais son pareil. »

Les obsèques d'Issam eurent lieu à Amman. Le dévoué Abou Faysal avait été envoyé à Albufeira par l'OLP pour ramener le corps. Les autorités portugaises refusèrent de mettre un avion à sa disposition. Finalement, ce fut le roi du Maroc qui en envoya un.

Chose étonnante, des milliers de personnes suivirent le cercueil dans les rues d'Amman. Issam fut enterré à côté de la tombe de Saïd Hammami. La veuve d'Hammami, Khalida, se tint aux côtés de Waddad Al Sartawi, avec d'autres veuves de martyrs palestiniens assassinés par Abou Nidal et ses maîtres. Abou Jihad présida la réception organisée pour les amis du défunt. Il dit à Maxime Ghilan, qui était présent:

- Les contacts avec les forces pacifistes israéliennes continueront.

Afin de le prouver, Yasser Arafat envoya son conseiller pour les affaires israéliennes, Imad Shakour, paraître en ma

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