compagnie début mai à Turin. Nous étions les invités d'un petit parti de gauche italien, neutraliste, qui soutient de nombreuses luttes internationales pour la paix et la justice.

A Turin, je rencontrai aussi la grande figure du parti communiste italien, Giancarlo Pajetta. Nous déjeunâmes ensemble, et il me parla d'une conversation qu'il avait eue avec Abou Bakr, le dirigeant irakien. Le dictateur lui avait dit:

- Les Juifs doivent tous quitter Israël et rentrer chez

eux.

- Mais cela prendra des centaines d'années, avait répondu le leader italien.

L'Irakien resta de glace.

- Et alors? Nous attendrons. L'essentiel est de ne pas céder sur les principes.

Pajetta ne put s'empêcher de dire:

- Pourquoi ne changez-vous pas de place avec les Palestiniens?

Il me raconta une conversation semblable avec Houari Boumediene, le président algérien, qui lui avait dit que les Arabes auraient dû continuer à se battre en 1973.

- Mais les Israéliens auraient conquis Le Caire! avait protesté Pajetta.

Et l'Algérien avait rétorqué:

- Et alors? Alger a été sous occupation française pendant plus de cent ans, et nous l'avons libérée!

Avec des amis pareils, les Palestiniens n'avaient pas besoin d'ennemis.

Passant en revue la situation avec Pajetta, je fis remarquer qu'Israël avait tout intérêt à faire la paix maintenant qu'il était au sommet de sa force.

- Toute la question est là, répondit-il.

D'après Imad Shakour, Abou Nidal et ses hommes ne se reposaient pas sur leurs lauriers d'assassins. Ils menaient une campagne acharnée contre Abou Iyad, le chef des services de sécurité palestiniens, dont le véritable nom est Saleh Khalaf. Un pamphlet d'Abou Nidal l'accusait

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