lui avaient demandé la permission de requérir mon aide.

- Mais absolument, avait répondu Begin.

Les parents de deux des prisonniers m'avaient confié une autorisation écrite pour m'exprimer en leur nom.

Je repartis pour Rome pour voir ce que je pouvais faire à ce sujet. Après y avoir demandé l'avis des gens de l'OLP, j'envoyai une lettre à Yasser Arafat, sur papier à en-tête du Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne, en date du 14 juillet 1983.

Quelques semaines plus tard, Matti se rendit à Moscou, en tant que membre d'une délégation pacifiste israélienne. Il profita de l'occasion pour y rencontrer le représentant de l'OLP et lui parler de cette affaire. Sur son conseil, il envoya aussi une lettre à Tunis, par son intermédiaire.

Tout cela resta sans effet. Des mois plus tard, au plus fort de la bataille de Tripoli, les prisonniers furent rendus en échange d'un grand nombre de combattants de l'OLP gardés dans les prisons israéliennes, en même temps que tous les détenus du terrible camp de prisonniers d'Al Ansar, au Sud-Liban. Le marché avait été conclu par un politicien israélien de droite, un ancien ministre de la Justice qui s'était rendu célèbre en promulguant une loi infâme, en vertu de laquelle tout Palestinien qui arborerait ou même posséderait un drapeau palestinien serait condamné à deux ans de prison. Encore un triste exemple d'occasion manquée.

Mais au moins les prisonniers, à leur retour, dans les premiers instants d'euphorie, révélèrent qu'ils avaient été extrêmement bien traités par leurs ravisseurs du Fath. Inutile de dire qu'ils furent bientôt muselés, eux et leurs familles, et que rien ne filtra dans la presse de leurs expériences pendant leur longue captivité. De même, il va sans dire que ni les prisonniers ni leurs parents ne m'ont jamais remercié pour les humbles efforts que j'avais entrepris à mes frais.

290