résolutions du Conseil national palestinien ayant favorablement accueilli et adopté les différents plans de paix internationaux.

Presqu'au terme de son discours, il se tourna vers la galerie où Matti et moi étions assis, et s'adressant à nous directement, il dit:

En cette occasion, je crois qu'il faut faire référence aux forces progressistes et démocratiques juives à l'intérieur comme à l'extérieur d'Israël, qui ont condamné la guerre, condamné l'invasion, condamné les massacres de Sabra et Chatila, et condamné la politique d'expansion, et qui défendent fermement les droits de notre peuple. Je les salue, et je les félicite pour leur attitude courageuse, surtout devant la terreur exercée par les autorités militaires israéliennes. Réalisons ensemble notre rêve d'une paix exemplaire dans le pays de la paix, qui sera notre offrande à la civilisation des hommes. Collaborons main dans la main avec les nobles forces qui partout dans le monde veulent la paix, la justice et la liberté.

Des centaines de têtes se retournèrent pour voir à qui il adressait ces paroles.

Alors que les applaudissements résonnaient encore, Arafat fut escamoté par les services de sécurité quelque part derrière la scène. Quelques minutes plus tard, nous vîmes arriver Imad Shakour, très ému, dans la galerie où nous nous tenions, Matti et moi. Il nous demanda de le suivre. Le leader communiste Tawfiq Toubi, un vieux cheval de retour, comprit tout de suite ce qui se passait. Faisant signe à son associée, l'avocate Felicia Langer, qui avait fait un discours retentissant à la conférence, il se hâta de nous emboîter le pas. On nous conduisit par des couloirs encombrés de membres du personnel des services de sécurité, des Suisses, des Palestiniens, et des employés des Nations Unies, jusqu'à une pièce où Yasser Arafat bavardait avec des délégués africains. En nous voyant entrer, il vint à nous et nous serra dans ses bras à tour de rôle, en s'assurant que son photographe avait bien le temps de prendre des clichés.

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