arabe. En allant au Caire, il montrait qu'une solution pacifique ne devait pas nécessairement passer par Amman, et rabaissait un peu les prétentions jordaniennes. Mais surtout, en se rendant dans la seule capitale arabe où le drapeau israélien flottait au-dessus d'une ambassade israélienne, il indiquait clairement que l'OLP, sous sa direction, était prête à faire la paix, et en mesure de la faire.

Pour moi, cet événement eut une conséquence inattendue. Après la rencontre Arafat-Moubarak, la télévision israélienne programma en direct un débat simulé entre Reagan, Shamir, le roi Hussein et Arafat: quatre « experts » prenaient la place de ces hauts personnages, parlant à la première personne. On me confia le rôle d'Arafat.

J'expliquai la position actuelle d'Arafat devant plus d'un million de téléspectateurs israéliens. Quand on me demanda si l'OLP avait un avenir, je répondis:

- Tant que quatre millions et demi de Palestiniens vivront dans cette région, l'OLP vivra.

A la question «Qu'avez-vous (c'est-à-dire Arafat) à offrir? » j'imitai le chef de l'OLP, et montrant mon stylo, je dis:

- Voici le seul stylo qui pourra reconnaître l'État d'Israël comme partie intégrante du Moyen-Orient, et mettre fin au conflit.

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Nous sommes dans l'avion entre Paris et Tunis. Matti et Abou Faysal sont assis devant, Jacob et moi juste derrière.

Nous parlons anglais, bien sûr. Mais à un moment, pour une raison quelconque, nous passons à l'hébreu.

Abou Faysal se retourne.

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