empêché Arafat de prendre les mesures spectaculaires nécessaires pour changer du tout au tout l'opinion publique israélienne.

Pourquoi ne pas décider, par exemple, de créer un gouvernement provisoire palestinien? A ma grande surprise, Arafat acquiesça, ajoutant:

- Il est déjà tard. Nous aurions dû le faire depuis longtemps.

Mais il y avait eu des obstacles. L'Union soviétique, nous laissa-t-il entendre, ne regardait pas d'un bon œil cette démarche. Et cela n'avait évidemment aucun sens d'établir un gouvernement palestinien provisoire, s'il n'était pas sûr d'être reconnu par les gouvernements du bloc soviétique.

Nos pensées revenaient sans cesse à la guerre du Liban. Je fis remarquer que les commentateurs militaires israéliens avaient rendu hommage à la résistance palestinienne dans le secteur de Sidon, la première semaine de la guerre. On s'accordait maintenant à reconnaître que cette résistance avait créé un goulot d'étranglement, qui de façon déterminante, avait retardé de plusieurs jours l'avance israélienne sur Beyrouth.

A une rencontre récente au Maroc, un ministre libanais avait déclaré à Arafat:

- Vous nous manquez déjà. Tant que vous étiez au Liban, le pays n'était pas divisé en cantons.

Le roi Hassan entendit la remarque, et n'en croyant pas ses oreilles, il demanda au Libanais ce qu'il voulait dire. L'OLP, semblait-il, avait vraiment servi de facteur d'unification dans les régions du centre et du sud du Liban, et empêché les différentes sectes d'établir de facto des cantons autonomes et séparés.

Un autre incident bizarre: après Beyrouth, quand Arafat était arrivé pour la première fois à Damas, le président Assad l'avait accueilli par ces mots:

- Comment se fait-il que vous soyez vivant? Vous auriez dû tous mourir à Beyrouth!

Et Abou Jihad (ou était-ce Abou Maazen?) avait répondu:

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