L'une des questions les plus importantes soulevée dans notre conversation avait trait à l'avenir immédiat. Le Conseil national palestinien possédait trois cent soixante quatre membres, la plupart nommés par les organisations constituantes, les autres étant des membres indépendants. En vertu des règles du Conseil, il fallait une majorité des deux tiers pour adopter une résolution. Arafat et Abou Maazen pensaient pouvoir réunir - mais tout juste - cette majorité. Mais le tableau changerait radicalement si cent quatre vingt délégués des territoires occupés venaient grossir le nombre des membres.

Le règlement du CNP prévoyait de laisser cent quatrevingt sièges vacants pour les délégués des territoires occupés, c'est-à-dire en fait toute personnalité de la Rive Ouest et de Gaza pouvant assister aux sessions. Mais le gouvernement israélien avait fait obstacle à leur présence à toutes les sessions précédentes, en les menaçant de ne pas pouvoir retourner chez eux s'ils assistaient au Conseil. Comme il était clair que ces délégués viendraient presque automatiquement grossir l'aile la plus modérée de l'OLP, il était manifeste que le gouvernement israélien souhaitait renforcer les extrémistes et le Front du Refus dans l'OLP, interdisant par là même à l'OLP de se présenter au monde comme une organisation qui luttait sincèrement pour une solution pacifique. Le raisonnement sous-jacent étant, bien sûr, qu'autrement Israël pourrait s'attendre à subir des pressions internationales pour accepter un règlement de paix qui l'obligerait à rendre les territoires occupés.

J'avais déjà abordé ce sujet avec Itzhak Rabin, quand il était Premier ministre du gouvernement travailliste, et je m'étais heurté à un mur. Mais maintenant, la situation était encore plus claire. Si les cent quatre-vingt délégués de la Rive Ouest et de Gaza pouvaient assister au Conseil, une majorité décisive serait assurée pour la politique de paix d'Arafat, et le rejet définitif des ultra-radicaux. Mais

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