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Trois semaines plus tard, je retournai à Tunis, seul cette fois.

Les derniers événements survenus en Israël et au sein de l'OLP avaient rendu souhaitable un nouvel échange de vues.

Quand j'arrivai à l'ambassade palestinienne, sur la côte près de Tunis, l'ambassadeur, Hakam Mal'abi, m'attendait à l'entrée, et me conduisit dans la pièce où s'était déroulée la dernière entrevue. J'entrai résolument, croyant le salon vide. Chaque fois que j'avais rencontré Arafat, il était arrivé dans la pièce quelque temps après nous.

Je fus donc surpris de trouver Abou Maazen installé devant la télévision sur le canapé. J'allai vers lui, et nous nous embrassâmes. Ce n'est qu'à ce moment-là que je vis Yasser Arafat tranquillement assis dans un coin du canapé. Il se leva, et me donna aussi l'accolade.

Les voyages à Tunis avaient pris un caractère routinier.

La fois suivante, je pensais voir Abou Maazen, mais ce fut Abou Faysal qui m'accueillit. Il m'expliqua pourquoi il m'avait demandé de venir d'urgence, précisément ce jourlà.

- Le chef vous attend. Il part demain matin, et il s'est réservé du temps pour avoir un long entretien avec vous.

Je savais maintenant pourquoi Abou Faysal ne m'avait pas reçu à Paris. On avait appris qu'un commando avait débarqué en France pour le tuer. Il avait donc prudemment évité ce pays depuis quelque temps. Mais je m'inquiétais beaucoup pour son sort. Hammami et Sartawi avaient été assassinés, ainsi que Curiel. Je ne voulais pas avoir à écrire un nouvel éloge funèbre.

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