Aussi, quand au cours de la conversation, Arafat, parla d'une tâche qu'il voulait confier à Abou Faysal, je lançai: - Mais son premier devoir est de rester en vie! Arafat me demanda ce que je voulais dire, et je lui racontai l'histoire du commando. Il décida aussitôt de détacher trois de ses gardes du corps personnels, en qui il avait toute confiance, pour suivre Abou Faysal dans tous ses déplacements. Abou Faysal me raconta par la suite que lorsqu'on avait offert la même protection à Issam Sartawi, il avait fièrement refusé.

Il s'était passé beaucoup de choses en trois semaines, depuis notre dernier entretien. Arafat était allé en Chine, où il avait été reçu avec les honneurs dûs à un chef de gouvernement.

Les Chinois avaient été totalement séduits par la formule qu'il avait proposée, une conférence internationale pour résoudre la question palestinienne, avec la participation de toutes les parties intéressées, sous les auspices du Conseil de sécurité des Nations Unies. Et même, à la fin de la visite, l'organe d'Etat Reming Bao avait présenté cette proposition comme une initiative officielle du gouvernement chinois.

La formule était adroite, car en soulignant l'importance du Conseil de sécurité, Arafat conférait un rôle de premier plan à chacun des cinq membres permanents du conseil, la Chine, la Grande-Bretagne et la France, en plus des États-Unis et de l'Union soviétique. Les Européens de l'Ouest et les Chinois étaient contents, ce qui explique pourquoi ces derniers se prononcèrent pour la première fois en faveur de la paix israélo-palestinienne. Jusque-là, leur politique avait été plus proche de la position du Front du Refus.

Avant d'arriver en Chine, Arafat s'était arrêté en Grèce, où il avait été l'invité d'honneur au congrès du parti socialiste grec dirigeant. Là, il avait fait la même proposi-

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