détail qui contribua, avec d'autres du même ordre, à diminuer l'attrait que notre liste aurait pu avoir sur l'électorat juif. Certains Arabes d'Israël avaient appelé à boycotter les élections, sous prétexte de nationalisme. Arafat trouvait cette attitude stupide.

- Ils aident les ennemis de la paix, commenta-t-il.

Le lendemain, je reprenais l'avion pour Paris. Je n'eus pas, cette fois encore, l'occasion de visiter Tunis. Mes hôtes ne voulaient pas que je sois reconnu. Les négociations à l'intérieur de l'OLP en étaient encore à un stade délicat, et ma rencontre avec Arafat aurait pu être interprétée comme une provocation délibérée de sa part. Pour le moment, il était important de garder le secret. En dehors de Matti et de Jacob, et bien entendu de ma femme, personne n'était au courant de ce voyage.

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Abdel Fatah Kalkili, l'ancien représentant de l'OLP à Rome, me dit qu'il aimait et admirait Sartawi, tout en n'étant pas d'accord avec toutes ses idées.

Kalkili aime à illustrer ses propos par des histoires, à la manière arabe. Il me raconte celle-ci, pour définir l'attitude des Palestiniens à l'égard d'Issam:

- Une ville est assiégée. Son commandant, un célèbre général, décide de trahir. Il rencontre des agents de l'ennemi, et ils conviennent que le général ouvrira l'une des portes de la ville pour laisser entrer l'armée adverse.

Le fils du général surprend cette conversation. Il ne sait

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