que faire. Qui le croira s'il va raconter cette histoire aux élus locaux? Finalement, désespéré, il tue son père.

L'ennemi, ne pouvant réaliser ses desseins, s'en va. La ville est sauvée. Mais elle est horrifiée par le crime. Elle érige une statue au grand général, son sauveur. On y enchaîne le fils, et tous les citoyens défilent devant lui et lui crachent au visage.

Ce n'est que bien plus tard que la vérité éclate, et que les habitants comprennent que c'est le fils du général qui les a sauvés, en se chargeant d'accomplir le terrible geste.

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Les élections législatives en Israël eurent lieu le 23 juillet 1984..

Deux mois plus tôt, nous avions établi la Liste progressiste pour la paix. Pour la première fois dans l'histoire de l'État, des Juifs et des Arabes avaient créé une force politique commune entièrement intégrée. La liste était composée des noms alternés de soixante Juifs et de soixante Arabes. Elle était menée par un Arabe, Mohammed Miari, suivi du général Matti Peled. La plate-forme adoptée était succincte, mais de grande portée. Nous demandions la coexistence d'Israël et d'un État palestinien qui serait édifié dans les territoires occupés, et l'égalité totale de tous les citoyens israéliens, quels que soient leur nationalité, leur religion, leur communauté ou leur sexe.

La réaction ne se fit pas attendre. Le ministre de la Défense, Moshé Arens, déclara son intention de faire interdire notre liste, mais après une longue entrevue orageuse avec nous, il abandonna cette idée. Puis, le Comité des élections législatives, composé de vieilles haridelles de l'esta-

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