blishment, décida de proscrire la liste. Nous allâmes devant la Cour suprême, qui, après une audience interminable, décida de reporter sa décision. Elle publia plus tard son jugement, l'un des plus importants de l'histoire constitutionnelle d'Israël, déclarant qu'il n'y avait pas de raisons valables de proscrire cette liste.

Le jour des élections, nous remportâmes deux sièges. Miari et Peled entraient tous les deux au parlement.

Dans le secteur arabe de l'électorat, notre influence avait été remarquable. Près de vingt pour cent avaient voté pour la nouvelle liste. C'était d'autant plus impressionnant que non seulement la liste était combattue par le parti travailliste, mais qu'en plus elle faisait l'objet d'attaques féroces de la part des communistes, qui jusque-là avaient bénéficié du quasi-monopole des voix nationalistes arabes. Le journal communiste arabe - le seul quotidien arabe en Israël - attaquait quotidiennement notre liste, la décrivant comme l'instrument d'une conspiration américaine. Moimême, j'étais traité d'agent de la CIA. Ces perfidies ne s'arrêtèrent pas le jour des élections; à ce jour elles continuent avec une véhémence accrue.

Toutefois, notre succès fut assombri par deux autres résultats des élections.

Le rabbin Meir Kahane, qui se présentait avec une plate-forme carrément raciste, obtint d'entrer à la Knesset. Israël et le monde entier eurent la surprise de voir un authentique nazi juif siéger au parlement israélien et exiger l'application de nouvelles lois de Nuremberg, où les Juifs jouaient le rôle des Aryens et les Arabes celui des Juifs. Bientôt, les sondages d'opinion montrèrent que Kahane pourrait remporter cinq sièges, ou peut-être plus.

L'autre résultat posait des problèmes encore plus immédiats. La nouvelle Knesset était divisée exactement entre le parti travailliste et la gauche d'un côté, et le bloc du Likoud et des autres groupes de droite de l'autre. Shimon Pérès, le

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