nous fournissions en quelques jours les renseignements sur les soldats disparus. Ils n'arrivèrent jamais. Sans doute Arafat avait-il dû céder devant ses collègues, qui ne voulaient pas donner quelque chose contre du vent. Pour nous, c'était un coup terrible, qui discréditait toute notre entreprise.

Les mois suivants la situation empira. Dans son effort pour concurrencer Kahane, l'élément Likoud de la coalition gouvernementale présenta un projet de loi qui était une sorte de coup d'État légal.

Ce projet de loi modifiait complètement le statut juridique de nos pourparlers de paix avec l'OLP. Il déclarait simplement que toute rencontre avec des officiels d'une organisation terroriste (ainsi que l'OLP était légalement définie en Israël) constituait un délit, passible de trois ans d'emprisonnement, quelle que fût la raison de la rencontre. Les deux clauses de la juridiction existante qui avaient rendu nos contacts légalement possibles, à savoir, qu'il y avait des « raisons valables » pour la rencontre, et qu'il n'y avait pas eu d'intention de nuire à la sûreté de l'État, étaient tout bonnement abolies.

Des protestations s'élevèrent dans certains cercles, en Israël et à l'étranger, et une querelle opposa le Likoud au parti travailliste. Les deux camps cherchaient un moyen de sauver la face, c'est-à-dire que la loi passerait, avec quelques changements sémantiques.

Face à la montée des actes de violence, qui engendraient des réactions de plus en plus racistes, le gouvernement israélien adopta un nouveau ton, tout à fait sinistre. Toute la faute, selon lui, incombait au roi Hussein, qui avait permis que « des bases terroristes » fussent établies dans son royaume. Pérès et ses collègues entendaient par là, bien sûr, les bureaux politiques de l'OLP qui avaient recommencé à

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