fonctionner à Amman, dans le cadre de l'effort jordanopalestinien pour faire avancer le processus de paix.

C'était précisément ce que le gouvernement israélien cherchait à éviter. Une entente entre Hussein, Arafat et les Américains ne pourrait que déclencher un engrenage qui, en définitive, obligerait Israël à restituer la Rive Ouest et Gaza en échange de la paix. C'était impensable pour le Likoud, et tout aussi inacceptable pour le parti travailliste, comme Itzhak Rabin me l'avait expliqué neuf ans plus tôt. Mieux valait stopper ce processus dès le début.

J'allai voir Pérès, qui me reçut dans la même pièce où Rabin m'avait tenu ces propos.

J'essayai de lui expliquer la complexité de la situation palestinienne. Je craignais, lui dis-je, que si Israël ou les Américains ne bougeaient pas d'un pouce, après tous les progrès accomplis par l'OLP, tôt ou tard la direction modérée tomberait et serait remplacée par des leaders à la Khomeyni.

- Et alors, ajoutai-je, Dieu nous protège!

Mais Pérès resta insensible à ces arguments. Les jours suivants, il continua à menacer le roi Hussein, disant qu'Israël frapperait les terroristes « où qu'ils se trouvent », même à Amman.

C'était une déclaration de mauvaise augure. Avant l'attaque de l'Égypte en 1956, et celle du Liban en 1982, les mêmes mots, ou presque, avaient été proférés.

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Nous sommes à Tunis, discutant des conditions qui mettraient fin aux actes de violence, qualifiés de terrorisme par les Israéliens, et de guerre de libération par les Palestiniens.

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