- Nous ne nous battons pas par plaisir! s'écrie Arafat. L'action militaire sert une fin politique. Nous voulons conquérir notre liberté, notre Etat. Mais que sommes-nous censés faire quand tous les signaux politiques que nous lançons restent sans réponse, que ce soit des Américains ou d'Israël?

55

Je dois arrêter là mon récit. Non qu'il soit terminé, au contraire. Si je jette un coup d'œil en arrière sur les dix ans et demi écoulés depuis ma première rencontre avec Saïd Hammami, à Londres, je m'aperçois que nous n'avons encore parcouru qu'une petite partie du chemin.

J'ai essayé de raconter cette histoire de façon aussi véridique que possible. Peut-être est-ce une triste histoire, peut-être est-elle encourageante. Nous avons essuyé d'innombrables revers, d'innombrables défaites. Mais nous avons aussi rencontré chez les protagonistes de ce combat de la persévérance, du dévouement à un idéal, du courage face à l'adversité. Des hommes ont donné leur vie, beaucoup ont affronté des dangers quotidiens pendant des années. Non pour faire la guerre, mais pour faire la paix.

Qu'avons-nous accompli? Avons-nous obtenu le moindre résultat? Les sacrifices étaient-ils tous justifiés? Ceux qui ont donné leur vie, ceux qui ont sacrifié des carrières politiques et des avantages matériels, ceux qui ont été calomniés de manière inqualifiable, qui ont été traités par leur peuple de traîtres et de fous, leurs efforts ont-ils été vains?

Pour moi, la réponse est évidente. Cette longue lutte, cette aventure en faveur de la paix a une signification historique.

317