4 novembre 2000

Barak n'est pas Rabin

Le parti travailliste a décidé de présenter un film sur Yitzhak Rabin, mais de supprimer l'image de Rabin serrant la main de Yasser Arafat à la cérémonie de signature de l'accord d'Oslo. Ainsi il a enterré son succès historique.

Un film sur Rabin sans Oslo, c'est comme un film sur Albert Einstein sans la théorie de la relativité ou sur Ben Gourion sans la fondation de l'Etat d'Israël. C'est comme tuer Rabin une seconde fois pour toujours.

Il n'y a pas de Rabin sans Oslo comme il n'y a pas d'Oslo sans Rabin. Pendant 25 ans il a marché pas à pas vers sa destination, qui est devenue son destin. Je peux en donner un témoignage personnel.

A part quelques rencontres fortuites, je n'avais pas eu de contacts avec Rabin avant la guerre de juin 1967. J'ai alors envoyé plusieurs lettres secrètes au chef d'état-major Rabin, attirant son attention sur un crime de guerre commis par ses soldats: l'assassinat systématique de pauvres réfugiés palestiniens essayant de traverser le Jourdain de nuit pour rentrer chez eux. Il a accusé réception des lettres et, pour autant que je sache, cette pratique s'est arrêtée.

Au printemps 1969, après la mort du Premier ministre en exercice, Levy Eshkol, et dans mon rôle de chef d'un groupe à la Knesset, j'ai proposé officiellement au chef de l'Etat que Rabin soit chargé de former un nouveau gouvernement. Ceci aurait nécessité un changement de la loi. Peu de temps après, en juin, j'ai rendu visite à l'ambassadeur Rabin à son ambassade à Washington, et cela a été le début d'un dialogue sur le problème israélo-palestinien qui a continué jusqu'à sa mort.

J'étais allé aux Etats-Unis pour défendre l'idée d'un Etat palestinien dans les territoires occupés - une idée que j'avais déjà proposée à Eshkol au milieu de la guerre de 1967. Après

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