nous quittions le village, nous avons croisé une jeep militaire. Un sergent aux traits russes nous a arrêtés d'un mouvement de la main généralement réservé aux Arabes. L'un de nous lui a demandé de rester poli. Il s'est mis en colère et nous a dit que nous ne pourrions pas quitter le village car il y avait bouclage ; personne ne sortait, personne n'entrait. Il se fichait complètement que nous soyons israéliens ou pas. Les ordres sont les ordres.

Ce n'est que très difficilement que nous l'avons convaincu d'appeler son supérieur, qui lui a dit, naturellement, de nous laisser passer. Nous avons rejoint la route principale (celle qui traverse la Samarie) et nous avons dû rester derrière un convoi de colons, quand soudain nous avons été atteints par une pluie de pierres. A une certaine distance, nous avons vu un groupe de jeunes enfants. Heureusement seule la carrosserie de notre bus avait été touchée. A la vitesse de l'éclair, des jeeps de la police et de l'armée sont arrivées sur place et se sont mises en position de tir face au village. Mais les enfants avaient déjà disparu.

On nous a alors dit que la confrontation était vraiment terminée, et nous avons décidé de rentrer. Sur le chemin, le chef de village (un entrepreneur en rénovation travaillant dans la région de Tel-Aviv) est descendu. Nous avons attendu quelques minutes pour nous assurer qu'il rentre chez lui sain et sauf. Il a commencé à monter la colline, mais à peine avait-il fait quelques mètres que les soldats ont couru après lui, fusils prêts à tirer. Nous sommes descendus des bus et avons convaincu les soldats que l'homme n'était pas un terroriste dangereux, mais un villageois qui avait eu l'amabilité de nous montrer le chemin. Il l'ont laissé retourner à son village. Mais pendant ce temps, la police s'était arrêtée près de notre bus et nous dressait un procèsverbal de contravention à la circulation, au motif que notre bus stationnait sur une partie de la route où le stationnement était interdit. Une jeune femme policier bornée a refusé de céder, mais nous avons finalement convaincu le policier druze au volant de se laisser fléchir. Après tout, le bus s'était arrêté à cet endroit parce que nous discutions avec les soldats.

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