50 000 nouveaux immigrants juifs chaque année. Pourtant cette idée suscite de profondes craintes en Israël. Même l'historien Benny Morris, qui a joué un rôle important dans la révélation de l'expulsion de 1948, est prêt à accepter seulement "peut-être un tout petit nombre de réfugiés autorisés d revenir en Israël - quelques milliers, pas plus".

J'ai conscience que cette proposition est loin de satisfaire les demandes palestiniennes. Mais je suis convaincu que la grande majorité des Palestiniens savent que c'est le prix à payer par chaque partie afin d'oublier le passé douloureux et de se préparer à construire leur avenir dans les deux Etats.

Quand cela arrivera-t-il?

Si cette solution est adoptée, dans le cadre d'un pacte de paix entre Israël et la Palestine qui doit apporter avec lui la paix entre Israël et l'ensemble du monde arabe, on peut y parvenir en quelques années.

La première étape sera bien sûr la conclusion d'un accord entre les deux parties. Espérons que ce ne sera pas un processus de marchandage mais une négociation de bonne foi, chaque partie réalisant qu'une résolution signée non seulement mettra fin à une grande tragédie humaine mais ouvrira également la voie à une paix réelle.

La seconde étape sera le processus du choix. Un organisme international devra garantir que chaque famille réfugiée sera informée de tous ses droits et des choix qui lui seront offerts. Cet organisme devra aussi faire en sorte que chaque famille puisse choisir librement, sans aucune pression. Il faut aussi établir un processus d'enregistrement des biens et de transmission des demandes.

Personne ne peut aujourd'hui savoir combien de réfugiés choisiront telle ou telle option. On peut penser que beaucoup voudront rester là où ils sont, surtout s'ils se sont mariés ou s'ils possèdent un commerce et se sont enracinés. Les réparations amélioreront considérablement leur situation. D'autres préféreront vivre dans l'Etat palestinien, où ils se sentent chez eux dans

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