Palestiniens. Le décor est différent (slogans pacifistes, négociations continues) mais la politique est la même.

Il est injuste de blâmer le peuple israélien.

Il y a eu très peu d'opposition quand Barak a annoncé ses concessions virtuelles. Le peuple était prêt à le suivre. Mais Barak s'est arrêté. Même à la veille des élections, les sondages montrent que la moitié des votants sont prêts à choisir Shimon Pérès, qu'on identifie dorénavant avec la paix et un "nouveau Moyen-Orient".

On entend dire "tout cela est vrai mais Sharon est pire. Il amènera avec lui des partenaires terribles". Je ne l'ignore pas. Mais Barak a amené les mêmes partenaires. Et j'en ai marre de choisir entre la peste et le choléra (comme disent les juifs). Il y aurait au moins une bonne chose avec un gouvernement Sharon: tout le monde sait qui est Sharon ; nous savons qui est Sharon. La communauté internationale qui a choisi Barak parce qu'elle croyait ce qu'il affirmait au sujet de la paix restera sur ses positions et s'opposera à Sharon. La gauche israélienne, qui a inventé sans fin des justifications pour Barak, va sortir et manifester en masse quand Sharon fera la même chose.

Certains disent que les votes blancs ne servent à rien. Ils ne sont même pas comptés. C'est un non-sens. Quand le comptage final enregistrera des centaines de milliers de votes "invalidés" ajoutés à une large abstention, l'influence politique du camp de la paix deviendra évidente et les futurs Premiers ministres sauront les risques qu'ils prendront à l'ignorer. Ceci n'est ni une vengeance, ni une punition mais un acte politique logique dans la situation actuelle.

Je ne désire pas ce qui arrive. Même à cette heure tardive, je supplie pratiquement Barak: promettez de ne rejoindre à aucune condition un gouvernement d'"union" avec Sharon, supprimez les "lignes rouges", présentez un plan de paix raisonnable. Si vous n'êtes pas capable de le faire, donnez votre place à quelqu'un d'autre. Si vous ne choisissez aucune de ces options, il y aura une terrible catastrophe. Nous entrerons dans une période difficile, peut-être la plus difficile que nous ayons jamais connue.

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