raté et un politicien de troisième ordre, "doit descendre de la scène de l'Histoire"?

Presque aucun officier supérieur professionnel n'est capable de comprendre le caractère d'un soulèvement populaire. Les généraux ne sont pas formés pour cela. Leur absence monumentale de compréhension s'exprime dans presque chacun de leurs propos, à commencer par ceux de Mofaz. Manquant de compréhension, ils sont incapables de concevoir une stratégie raisonnable et s'en remettent à la maxime israélienne classique: si la force ne marche pas, utilisons plus de force.

Les officiers frustrés, conduits par le général Sharon, haïssent le cessez-le-feu et ne le mentionnent que du bout des lèvres. Ils s'apprêtent à le rompre à la première occasion. Sharon y est déterminé mais de façon à ce que ce soit imputé à Arafat. Sans une raison claire et convaincante, il n'aura pas la permission des Américains.

(Ceci présente une étrange analogie avec la situation de Sharon à la veille de la guerre du Liban, quand le secrétaire d'Etat américain, le général Haig, a dit à Sharon qu'il ne pourrait envahir le Liban qu'en cas de provocation indéniable pour le monde entier. Quelques jours plus tard, il y a eu un attentat contre la vie de l'ambassadeur d'Israël à Londres, Argov, et le coup est parti).

Sharon et ses généraux croient que l'intensification infinie apportera la victoire à Israël. Tout sera alors permis: le meurtre, l'emprisonnement ou la déportation d'Arafat ; l'assassinat systématique de tous les responsables locaux palestiniens ; le découpage des zones palestiniennes en des douzaines d'îlots séparés ; l'expulsion de populations ; les coupures d'électricité et d'eau, les restrictions de nourriture et de médicaments ; les bombardements aériens, maritimes ou terrestres ; et beaucoup d'autres méthodes "originales".

Le problème, c'est que toutes ces méthodes, sans exception, ont été expérimentées par les généraux dans d'autres pays, et elles ont toutes échoué. Le résultat a toujours été le contraire de ce qu'ils escomptaient: une consolidation du peuple opprimé, un renforcement de la résistance et un perfectionnement de ses

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