peuvent s'unir. Shimon Pérès peut siéger dans le même gouvernement que des hommes comme Ze'evi, Lieberman et Landau, qui pourraient donner des leçons à Haider et Le Pen. Les médias et le milieu universitaire presque sans exception peuvent se joindre à la fête. Les pseudo-gauchistes d'hier confessent leurs péchés comme s'ils étaient dans une réunion soviétique d'autocritique. Oh, quelle merveilleuse unité!

La manifestation la plus répugnante de cette orgie est la trahison des intellectuels. Eux, qui auraient dû dessiner la nouvelle carte qui aurait conduit le peuple vers la réalité de la paix, trahissent sa confiance. Le petit, très petit nombre de ceux qui restent fidèles à leur mission sont méprisés et haïs.

Mais c'est sur les épaules de ce petit nombre que le sort du pays repose désormais. Il n'y a pas d'avenir pour Israël s'il continue à se conduire comme un ghetto en armes. Un Etat n'est pas un ghetto, de même que le ghetto n'était pas un Etat. Pour exister, l'Etat a besoin d'une nouvelle perception de lui-même et de son environnement, qui s'adapte à la nouvelle situation.

Et cela est, d'abord et avant tout, la tâche des intellectuels.

21 juillet 2001

Le criminel de paix

Tout le monde sait ce qu'est un criminel de guerre. Par exemple quelqu'un qui tue des prisonniers de guerre ou massacre une population civile (ou permet à d'autres de le faire) est un criminel de guerre.

Le moment est venu de définir ce qu'est un criminel de paix: quelqu'un qui tue la paix et, par conséquent, rend la guerre inévitable. Golda Meir, par exemple, au début des

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