moustiques, et d'autres millions les remplaceront. Pour s'en débarrasser, il faut assécher les marais qui les génèrent. Et le marais est toujours politique.

Une personne ne se réveille pas un beau matin en se disant: Aujourd'hui, je vais détourner un avion et me tuer, pas plus qu'une personne ne se réveille un beau matin en se disant: Aujourd'hui je vais me faire sauter dans une discothèque de TelAviv. Une telle décision se développe dans son cerveau au travers d'un long processus, qui prend des années. Ce qui se trouve derrière cette décision est soit national soit religieux, social et spirituel.

Aucun combat clandestin ne peut exister sans des racines populaires et un environnement qui le soutienne, prêt à lui fournir de nouvelles recrues, de l'assistance, des caches, de l'argent et des moyens de propagande. Une organisation clandestine veut gagner le soutien populaire et non le perdre. Par conséquent, elle lance des attaques quand elle pense que c'est ce que désire le peuple qui l'entoure. Les attaques terroristes témoignent toujours d'un état d'esprit de l'opinion.

Cela est également vrai aujourd'hui. Les auteurs des attaques ont décidé d'appliquer leur plan après que l'Amérique eut suscité une haine immense à travers le monde, pas à cause de sa puissance mais à cause de la façon dont elle utilise cette puissance. Elle est haïe par les ennemis de la globalisation qui la rendent responsable du terrible fossé entre les riches et les pauvres dans le monde. Elle est haïe par des millions d'Arabes à cause de son soutien à l'occupation israélienne et à cause de la souffrance du peuple palestinien. Elle est haïe par des multitudes de musulmans à cause de ce qui ressemble à son soutien à la domination juive sur les sanctuaires islamiques à Jérusalem. Et il y a beaucoup plus de gens en colère qui croient que l'Amérique soutient leurs persécuteurs.

Jusqu'au 11 septembre 2001 - une date à retenir -, les Américains pouvaient entretenir l'illusion que seuls les autres étaient concernés, dans des lieux lointains au-delà des mers, que leur vie protégée chez eux ne pouvait en rien être atteinte. Un point c'est tout.

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