A travers les lignes, une certaine vérité se dégage de certains propos épars. Ben-Ami dit de lui-même et de Barak: "Nous n'étions pas vraiment membres du cercle strict de la gauche. Ni l'un ni l'autre n'étions membres de l'industrie de la paix. Ni l'un ni l'autre n'étions de véritables industriels de la paix". Ces mots, sous leur intention ironique, peuvent être traduits plus simplement: Ni l'un ni l'autre ne connaissions quoi que ce soit des Palestiniens, de leurs traumatismes, du déroulement de leur histoire, des craintes et des ambitions du partenaire désigné. Ben-Ami et Barak avaient en commun l'incroyable audace d'aborder la tâche historique de construction de la paix avec pour tout bagage l'ignorance et l'arrogance - bravade militaire dans le cas de Barak, vanité intellectuelle dans celui de Ben-Ami.

L'ignorance a joué contre eux parce qu'ils ne comprenaient pas le code interne des Palestiniens et étaient totalement emprisonnés dans le nôtre. Donc ils ne comprenaient absolument pas l'autre partie. Toutes les positions de cette dernière étaient incompréhensibles et ses actions imprévisibles. Ceux qui comprennent le projet palestinien, qui ont passé de longues années à étudier le sujet, et des milliers d'heures de dialogue personnel, avec un certain degré d'empathie avec les Palestiniens, n'ont été surpris par aucune de leurs démarches. (Permettez-moi de vous rappeler que j'avais moi-même prédit et publié par avance la plupart des pas accomplis par les Palestiniens).

L'histoire et les proches élections

La principale conclusion de Ben-Ami est: "Pour Arafat, Oslo a été une énorme diversion qui lui a permis de cacher la pression politique et les actions terroristes qu'il mettait en œuvre pour saper l'idée de deux pays pour deux nations". Je serais prêt à donner une prime substantielle à quiconque peut trouver une démonstration probante de cette affirmation dans les 8 pages de son article. L'illustre professeur présente son opinion personnelle comme une conclusion basée sur des preuves factuelles. Or, il diabolise le dirigeant de l'autre nation d'une manière grossière afin de

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