justifier son échec monumental et de lui faire endosser la responsabilité du désastre.

II est vrai qu'Arafat et Barak sont très différents, aussi différents l'un de l'autre que David Ben Gourion l'était d'Abraham Burg. Comme le dit le dicton américain: "Un homme d'Etat pense aux prochaines générations ; un politicien pense aux prochaines élections". Arafat est un dirigeant historique qui a mené son peuple des marges d'une totale annihilation aux marges d'un Etat indépendant (quoique encore non visible). Barak, tel que Ben-Ami le décrit, ne se préoccupait que des prochaines élections. Le troisième homme dans ce jeu, Clinton, ne pouvait pas être réélu mais il était beaucoup plus préoccupé par la réélection de Barak et par la bataille électorale de son épouse dans la plus grande ville juive du monde.

Arafat n'a rien cédé

Deux faits vraiment cruciaux, qui jettent une ombre sur Barak et Ben-Ami, manquent manifestement dans l'article de cedemier:

(1) Israël a refusé de remplir ses obligations découlant d'un accord signé et concernant la troisième phase du désengagement supposé comprendre toute la Cisjordanie, à l'exception de quelques bases militaires spécifiques, et

(2) tout au long de la négociation, Barak a continué d'agrandir les colonies et de construire des routes de contournement à un rythme accru.

A ceci les Palestiniens ont répondu: " Alors que vous discutez

avec nous de la manière de partager la pizza, vous êtes en train de la manger".

Ce qu'affirme principalement Ben-Ami est que, à chaque étape de la négociation, de Stockholm au printemps 2000 à Taba au début 2001, Arafat n'a accepté aucun compromis. La partie israélienne a donné, donné, "kvetsch après kvetsch" dans le yiddish de Ben-Ami (qui est né à Tanger, au Maroc), et Arafat n'a jamais présenté aucune proposition. Selon Ben-Ami: "Arafat n'a pas joué le jeu".

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