bunker souterrain indécelable et enfin, très tard, dans la nuit, ramené à la Maison Blanche. Ceci contraignit les médias à poser les vraies questions en temps réel. Mais voilà que, Bush rentré à Washington, ils se turent. Depuis l'après-midi de ce jour-là jusqu'à maintenant, les médias, en Amérique, marchent au pas cadencé, comme un bataillon de marines. Les réseaux de télévision par câble, les stations de radio, les journaux de renom, tous chantent les louanges du brillantissime président, tous battent le tambour et tous se rangent derrière la règle d'or du: "Silence! On tire!"

Alors, voilà que comme ça, nous ne sommes plus les pires. Quel soulagement! Mais lorsque les chiens de garde de la démocratie viennent en renfort de la meute de loups, le pays est en danger. Et lorsqu'une telle chose advient dans le pays qui dirige le monde, dont le sort nous affecte tous, cela devient une menace pour chacun d'entre nous.

Les médias américains sont en train de prêcher une foi aveugle en leur président et ses conseillers. Ils n'osent pas poser la question qui pourtant devrait préoccuper quiconque prétend se forger une opinion personnelle. Est-ce avisé? Cette approche des choses peut-elle permettre d'atteindre le but proclamé ou n'est-elle qu'un dérivatif pour la colère (justifiée) de l'opinion publique?

L'objectif déclaré, c'est de mettre un terme au terrorisme international, en particulier à Oussama Ben Laden et à son organisation. Question: l'assassinat ou la capture de cet homme sont-ils susceptibles d'entraîner la fin de son organisation?

Un cynique pourrait mettre en doute l'importance de cet homme (universellement recherché) qui est actuellement en train de cabotiner à la télé. Généralement, les chefs d'organisations clandestines ne recherchent pas une telle publicité. Ils se cachent aux yeux du public. (J'ai été personnellement membre d'une organisation clandestine, Etz'el, durant plusieurs années, et à l'époque je n'ai jamais rien su de l'identité de ses dirigeants). Ben Laden ressemble plutôt à un acteur d'Hollywood envoyé par le "service central des castings" afin de remplacer la vedette au pied levé. Il convient trop bien au rôle imparti: élancé, forte

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