déjà parfaitement inutile. De nouvelles mouches, des nuées, viendront remplacer les congénères tuées. Pour se débarrasser des mouches, il faut assécher le marécage où elles prospèrent.

Il est possible, il est vital, de conduire une campagne difficile, quotidienne et frustrante, pour débusquer les cellules terroristes et prévenir leurs attaques. Mais il s'agit d'une action sur le court terme. La campagne principale doit être essentiellement politique et idéologique.

Plus on avance dans la crise actuelle, plus il est clair que les Etats-Unis et l'ensemble du monde prennent conscience que le problème palestinien, oublié dans un coin depuis une génération, est l'une des clés primordiales à la solution du problème (posé au monde). Voilà que la caillasse remisée sur le tas de gravats redevient la pierre angulaire. Il est possible que cette cause ne soit utilisée par Ben Laden que comme un moyen pour lui de gagner le soutien du monde arabe. Mais pour de très nombreux Arabes, il s'agit d'une plaie béante qui suscite haine et colère contre l'Amérique. Cette plaie doit être soignée et se cicatriser, une bonne fois, d'une manière qui soit acceptable pour la majorité des Palestiniens modérés et du monde arabo-musulman. Il faut le proclamer à haute et intelligible voix: quiconque s'oppose à cette cicatrisation fait obstacle à l'élimination du terrorisme dans le monde.

Le monde commence à comprendre cela. On dirait qu'il suit une session de rattrapage à la formation accélérée. Question: le monde s'est-il imprégné de cette vérité première, à ce jour? Estil prêt à s'engager sur cette route et à faire le voyage, jusqu'au bout?

Dans notre intérêt à tous, c'est ce que j'espère.

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier

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