l'espoir que les seigneurs de guerre locaux trahiraient les talibans et rejoindraient les Américains.

Les talibans peuvent s'appuyer sur trois formidables piliers: un solide patriotisme afghan qui, dans le passé, a vaincu l'empire britannique et la super-puissance soviétique, un fanatisme islamique extrême et la loyauté tribale des Pachtouns, le groupe le plus important du pays.

L'extrême aridité du pays montagneux constitue un obstacle infranchissable pour tout envahisseur. L'Afghanistan pourrait devenir un second Vietnam. Il pourrait épuiser l'armée américaine, en causant son naufrage dans le marécage d'une interminable guerre d'usure. Le but est trop indéfinissable sans aucun terme perceptible, et pendant ce temps Oussama Ben Laden - lui ou un autre - exploitera la sympathie croissante à son égard dans le monde arabe et musulman pour commettre des actes de terrorisme de plus en plus graves dans une Amérique vulnérable.

Dans cette situation, l'Amérique aura besoin d'en faire plus pour rallier à elle les masses arabes et pour renforcer les régimes arabes pro-américains dont elle a besoin pour la coalition de guerre. Cela signifie: mettre fin à l'occupation israélienne qui empoisonne la région et résoudre, une fois pour toutes, le conflit israélo-palestini en.

Ariel Sharon a déjà montré qu'il est déterminé à saboter ce processus. Il défie ouvertement l'administration Bush et lui dit: Nous verrons bien qui baissera les yeux le premier.

On peut estimer que c'est une aide directe pour les talibans, en mettant des bâtons dans les roues de la machine de guerre américaine à un moment critique. Sharon s'en moque. Il est beaucoup plus important pour lui de conserver les colonies là où il les a mises et d'empêcher l'établissement de l'Etat palestinien dont Bush a parlé.

Ainsi la confrontation Bush-Sharon rejoint la confrontation Bush-talibans. Mais peut-être que la confrontation décisive aura lieu en Amérique même: entre Bush et le lobby pro-Israël. Ce lobby représente évidemment une force importante. Il suffit de rester quelques jours à New York et à Washington pour se

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