aide pour vaincre, qu'il pouvait le faire seul avec des bombes et de l'argent, il a tourné le dos à tous ceux qu'il courtisait l'instant d'avant.

Les partenaires européens, qui étaient si désireux d'offrir leurs armées, ont reçu une douche froide. L'Amérique ne leur a pas demandé ce qu'il fallait faire et n'a consulté aucun d'eux à aucun moment de la guerre. Maintenant elle leur laisse les tâches de police locale, après que les vrais soldats (les Américains) sont retournés chez eux. Les Nations Unies reviennent à leur fonction habituelle: danser sur la musique américaine.

Les partenaires de la "coalition" arabe sont encore plus humiliés. Les Etats-Unis leur ont simplement craché à la figure, les traitant selon la vieille formule "Ahmed, apporte le café". Les Américains discutent entre eux, librement et ouvertement, sur le prochain objectif: démembrer l'Irak, frapper le Soudan ou saisir l'occasion pour régler de vieux comptes avec la Somalie. Et les Arabes? Qui leur demande leur avis?

Cette nouvelle réalité est illustrée par le traitement éhonté et dangereux du problème palestinien. Juste après le 11 septembre, alors qu'ils bâtissaient la "coalition", les experts américains comprirent que le déchaînement de Sharon dans les territoires palestiniens devait être stoppé afin de permettre aux gouvernements arabes de calmer la colère grandissante de leurs masses. Le président Bush a parlé de la "vision" d'un Etat palestinien ; Colin Powell a travaillé sur une nouvelle initiative de paix ; un pauvre ex-général des marines a été envoyé à Jérusalem. Pendant un court laps de temps, il a semblé que l'Amérique était sur le point d'utiliser son pouvoir pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, qui causait tant de colère dans le monde arabe, colère sur laquelle s'est appuyé Ben Laden et Cie. Au fond, que signifie tuer un Ben Laden pendant qu'on en fabrique dix nouveaux?

Toutes ces sages pensées se sont évaporées dans les airs quand les Etats-Unis ont remporté leur facile victoire. Pratiquement du jour au lendemain, ils sont redevenus ce qu'ils ont toujours été: le patron généreux de la droite de l'establishment militaire israélien. Le lobby israélien dicte de nouveau la

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