politique à Washington. Le président Bush a laissé les mains libres à Sharon pour qu'il liquide la direction palestinienne, comme en 1982 le président Reagan lui avait laissé les mains libres pour qu'il envahisse le Liban dans le même but, d'où Sabra et Chatila.

Et ce n'est que le début.

Une victoire facile peut être un désastre pour le vainqueur, même plus que ne le serait une défaite. La défaite au Vietnam a eu un effet apaisant sur l'Amérique et a créé un climat de réflexion et de remise en cause. Notre facile victoire de la guerre des Six Jours au contraire nous a conduits à une situation désastreuse qui continue de nous hanter jusqu'à aujourd'hui.

La maxime du sage lord pourrait être complétée ainsi: "la

victoire tend a corrompre, et une victoire facile corrompt dix fois plus".

22 décembre 2001

Alors, qui n'est pas hors jeu?

L'année 2001 est sur le point de se terminer, mais au dernier moment un mot nouveau - latin de surcroît - est entré dans le vocabulaire politique hébreu: "hors jeu".

C'est une nouvelle phase dans le duel à mort des deux vieux gladiateurs, à la fois expérimentés et habiles, Ariel Sharon et Yasser Arafat. Sharon a déclaré qu'Arafat est hors jeu. Arafat a retourné la situation en prononçant un discours qui a attiré l'attention du monde sur lui. Pendant tout ce temps, les tanks de Sharon sont stationnés à une centaine de mètres des bureaux d'Arafat, leurs canons pointés sur lui.

Si Sharon s'imaginait qu'Arafat fuirait ou le supplierait pour sa vie, c'est qu'il ne connaît pas l'homme. En 1982, je l'ai

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