convaincu d'arrêter la lutte violente que lorsqu'il constatera que son existence nationale peut être assurée par des moyens pacifiques. Et en même temps, il collectera des armes, pour faire face à toute éventualité.

26 janvier 2002

Napoléon aux portes

de Ramallah

Dans son roman épique Guerre et paix, Tolstoï décrit la bataille de Borodino, une des plus cruelles de l'histoire, par laquelle Napoléon a ouvert la route de Moscou. Au milieu de la terrible bataille, le héros du livre cherche le commandant russe Koutousov. Il le trouve assis sur une chaise au sommet d'une colline, observant calmement la bataille sans rien faire.

Le héros est bien entendu étonné par cette inactivité, jusqu'à ce que le général russe explique qu'à ce stade il n'a rien de mieux à faire. La bataille oppose deux grandes masses humaines et la masse la plus forte et la plus déterminée gagnera.

Je me suis souvenu de la scène du livre cette semaine quand j'ai rendu visite à Yasser Arafat à Ramallah. Son bureau était tranquille, l'activité au plus bas. Le responsable palestinien était calme, plus calme que je ne l'avais vu depuis longtemps. Le tremblement de ses membres avait disparu, de même que son air fatigué. Il me rappelait une de nos premières rencontres dans Beyrouth assiégé, en juillet 1982, en pleine bataille. Il était d'une humeur joviale quand il nous a amenés à la fenêtre et nous a montré les tanks israéliens stationnés à une centaine de mètres, leurs canons pointés sur lui.

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