2 février 2002

Frapper à la tête

Il y a de nombreuses années, je me suis intéressé à un domaine de l'activité militaire appelé guerre psychologique, dans lequel toutes les armées du monde investissent des ressources considérables.

La guerre psychologique est à l'opposé de la propagande. Cette dernière essaie de convaincre l'autre partie que nous avons raison. La guerre psychologique n'essaie de convaincre personne ; c'est un instrument de guerre comme l'aviation ou l'artillerie. Elle a pour but de briser l'ennemi et de le contraindre à se soumettre à notre volonté. Si la propagande est du miel, la guerre psychologique est de l'acide prussique.

Pour atteindre son but, elle utilise des moyens psychologiques pour mettre l'ennemi en lambeaux et susciter suspicion et méfiance dans ses rangs. L'objectif principal est de détruire le dirigeant de la partie ennemie, c'est-à-dire toucher la tête: saper la confiance en lui et conduire ses combattants, ses partisans et le monde entier à le haïr.

Comment le faire? Les manuels décrivent les méthodes:

Le chef de la partie ennemie est corrompu. Il envoie ses combattants à la mort tandis que lui profite de la vie. Il vole l'argent du peuple et le met dans des comptes bancaires à l'étranger. Ses hommes de main sont une bande de voleurs qui mènent une vie de luxe dans les grands hôtels pendant que les gens du peuple ont faim. Le chef est un personnage méprisable, brutal, efféminé, tyrannique et ridicule.

24.L'auteur suit la carrière de Sharon depuis quatre décennies. Au cours des années, il a aussi écrit trois longs essais biographiques sur lui, deux (1973, 1981) avec sa coopération.

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