quoi les Américains ont, toujours très discrètement, poursuivi des négociations avec le régime des talibans, sans résultat. C'est alors que la "guerre au terrorisme" a débuté ; les Etats-Unis ont conquis tout l'Afghanistan et y ont installé leurs agents au gouvernement. Le dictateur pakistanais s'est également plié à la volonté américaine.

Si on regarde la carte des grandes bases américaines créées pour la guerre, on est frappé par le fait qu'elles suivent exactement la route du pipeline projeté vers l'océan Indien.

Cela aurait pu être la fin de l'histoire, mais l'appétit vient en mangeant. Les Américains ont tiré deux leçons de l'expérience afghane: (a) que tout pays peut être maté par des bombes sophistiquées sans mettre aucun soldat en danger, et (b) que grâce à la puissance militaire et à l'argent, l'Amérique peut installer des gouvernements à sa solde n'importe où.

Et ainsi une nouvelle idée est née à Washington: pourquoi poser un long pipeline autour de l'Iran (à travers le Turkménistan, l'Afghanistan et le Pakistan) si on peut poser un pipeline beaucoup plus court à travers l'Iran lui-même? Il suffit d'éliminer le régime des ayatollahs et d'installer un nouveau gouvernement pro-américain. Avant, cela semblait impossible. Maintenant, après l'épisode afghan, cela semble tout à fait faisable. Il suffit de préparer l'opinion publique américaine et d'obtenir l'accord du Congrès pour une attaque contre l'Iran.

Pour cela, les bons services d'Israël sont nécessaires. Il a une énorme influence sur le Congrès et sur les médias. Le scénario est le suivant: les généraux israéliens déclarent jour après jour que l'Iran produit des armes de destruction massive et menace l'Etat juif d'un second Holocauste. Sharon annonce que la capture du navire d'armes iranien prouve qu'Arafat est partie prenante de la conspiration iranienne. Pérès raconte à tout le monde que des missiles iraniens menacent le monde entier. Chaque jour tel ou tel journal raconte à ses lecteurs que Ben Laden est en Iran ou avec le Hezbollah au Liban.

Le président Bush sait comment récompenser ceux qui le servent bien. Sharon a obtenu carte blanche pour opprimer les Palestiniens, emprisonner Arafat, assassiner des militants et

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