Quatre Mères) a chassé les FID de Beyrouth et plus tard du SudLiban.

Le mécanisme peut être comparé à une transmission par engrenage. Une petite roue avec un mouvement fort et indépendant entraîne une roue plus grande, qui à son tour met en mouvement une roue encore plus grande, et ainsi de suite, jusqu'à ce que tout le système change de trajectoire. C'est ce qui se passe en Israël ; c'est ce qui se passe dans toutes les démocraties (voir: Vietnam).

Cela commence toujours avec un petit groupe de personnes engagées. Elles font entendre leur faible voix. Les médias les ignorent, les hommes politiques se moquent d'elles ("un groupe minuscule, marginal et vociférant"), les partis respectables et les vieilles organisations établies font la grimace et prennent leurs distances par rapport à leurs "slogans radicaux".

Mais, lentement, ces personnes commencent à avoir un impact. Les gens quittent les organisations respectables (c'est-àdire liées à l'establishment) et rejoignent les autres groupes qui luttent. Ceci oblige les dirigeants des organisations à radicaliser

25.Célèbre provocation policière montée en 1951 par des réseaux d'agents israéliens pour compromettre les relations du régime nassérien avec les pays occidentaux. Cette affaire organisée à l'insu du ministre de la Défense d'alors, Pinhas Lavon, a été préparée en liaison avec Ben Gourion. Le fiasco de cette affaire, imputée à tort par les militaires à P. Lavon, a abouti à la démission forcée de ce dernier. Voici comment Uri Avnery raconte la suite de cet épisode dans son livre édité en français aux Editions du Seuil en 1969, Israël sans sionisme: "L'échec de cette opération causa la ruine de Lavon. U fut contraint de démissionner et le gouvernement, désorienté, offrit à Ben Gourion de revenir assumer ses fonctions de ministre de la Défense. Aujourd'hui encore, Lavon et bien d'autres demeurent convaincus que cette intrigue fut montée de toutes pièces par Ben Gourion pour lui permettre de sortir, sans perdre ta face, de sa retraite!..).

Les derniers soubresauts de cette affaire ne sont intéressants qu'en ce qui concerne la politique intérieure israélienne. Plusieurs commissions d'investigations furent réunies en secret, jusqu'à ce qu'un comité composé de sept membres du cabinet ait déclaré Lavon au-dessus de tout soupçon. Exaspère, Ben Gourion démissionna, provoquant de nouvelles élections qui le ramenèrent au pouvoir. En 1963, il démissionna une fois de plus, persuadé que ses collègues conspiraient contre lui. Il demanda la création d'une nouvelle commission d'investigations qui fut refusée par le gouvernement de Levy Eskhol. David Ben Gourion provoqua alors une scission dans le parti Mapai (social-démocrate) et constitua son propre parti, le Rafi, lequel n'eut guère de succès et s'est refondu depuis avec le Mapai mats sans lui. Cette affaire finit par prendre pour Ben Gourion la forme d'une véritable obsession, au point d'irriter même ses anciens protégés, tels que Moshé Dayan".

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