ont payé de leur vie pour ce mot. Par la suite, un traité salaam a été signé.

De telles méthodes sont encore appliquées aujourd'hui pour la proposition saoudienne. D'abord on a dit que le prince héritier Abdullah avait parlé de son initiative seulement avec un journaliste américain, mais n'en avait pas parlé à son propre peuple. Quand on a appris qu'elle avait été largement publiée dans tous les journaux saoudiens, à la fois dans le pays et à Londres, un autre argument a été avancé: le prince n'a fait cette offre que parce que les Saoudiens étaient devenus impopulaires aux Etats-Unis après la tragédie des Tours jumelles (comme si cela avait de l'importance). En bref, Abdullah n'est pas devenu un vrai sioniste.

Ce point a été largement discuté dans les médias israéliens. Les commentateurs ont commenté, les érudits ont fait étalage de leur érudition, mais pas un (pas un!) d'entre eux n'a discuté du contenu réel de la proposition.

La phase B vise à piéger la proposition. Nous ne rejetons pas la proposition. Bien sûr que non! Nous aspirons à la paix! Nous apprécions le caractère positif de l'offre et nous renvoyons la balle.

La meilleure méthode est de demander une rencontre avec le dirigeant arabe qui a pris l'initiative, "pour clarifier les problèmes". Cela paraît logique. Les Américains pensent que, si deux personnes ont un différend, elles doivent se rencontrer et discuter du problème, afin de le résoudre. Quoi de plus raisonnable?

Mais un conflit entre nations ne ressemble pas à une querelle entre deux personnes. Chaque proposition de paix arabe repose sur un double préalable: Vous rendez les territoires occupés, et vous recevez la reconnaissance et la "normalisation". La normalisation implique évidemment des rencontres entre les dirigeants. Quand le gouvernement israélien demande une réunion avec des dirigeants arabes "pour clarifier des détails", il essaie en fait de recevoir le paiement (normalisation) sans livrer la marchandise (retrait des territoires occupés). Un beau coup vraiment! Si les dirigeants arabes refusent la

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