rencontre, eh bien! cela montre seulement que leur proposition de paix est une imposture, n'est-ce pas?

Beaucoup de propositions de paix sont tombées dans ce piège. Ben Gourion avait offert de rencontrer Muhammad Naguib, le dirigeant égyptien après la révolution de 1952. Plusieurs Premiers ministres ont demandé à rencontrer Hafez Al-Assad. Seul Sadate a été plus malin que les malins et a retourné la situation à leurs dépens. Il est venu à Jérusalem de sa propre initiative.

Quand l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 242, le gouvernement israélien ne l'a pas acceptée. C'est seulement beaucoup plus tard, quand il n'y avait plus de choix, qu'il l'a acceptée "suivant l'interprétation israélienne". Celle-ci se concentrait sur l'article "les" qui manque dans la version anglaise qui demande le retrait "de territoires occupés" au lieu de "des territoires occupés"), contrairement à la version française dans laquelle l'article défini apparaît bien. (Les Soviétiques ont été pris au dépourvu, parce qu'il n'y a pas d'articles dans la langue russe).

La méthode préférée est de tuer lentement l'esprit de la proposition, d'en parler de façon interminable, de l'interpréter comme ceci et comme cela, d'étirer à l'infini les négociations, de mettre en avant une condition que l'autre partie ne peut accepter jusqu'à ce que l'initiative soit finalement abandonnée. C'est ce qui s'est passé au comité de conciliation à Lausanne ; c'est ce qui s'est passé pour la plupart des plans de paix américains et européens.

Phase C: Si les phases A et B n'ont pas marché, l'étape suivante est celle de la liquidation. De nos jours elle est appelée par l'armée "prévention ciblée" ou, simplement, "assassinat assuré".

Contre le premier médiateur des Nations Unies, le comte suédois Folke Bemadotte, la "prévention ciblée" a été appliquée à la lettre: on lui a tiré dessus et il a été tué. Les tueurs étaient des "dissidents", mais Ben Gourion n'a pas versé de larmes.

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