lobby dominé par les prédicateurs évangélistes. Il insuffle la crainte de Dieu dans l'esprit des responsables du Parti républicain. George Bush junior se souvient très bien que son père a été lâché par ce lobby quand il lui a désobéi.

Ce lobby religieux fanatique semble être extrêmement prosioniste, "semble", parce qu'il y a une part cachée en lui. D'après ses enseignements théologiques, les juifs doivent se regrouper en Palestine et y établir un Etat juif sur l'ensemble de son territoire afin de rendre possible le retour de Jésus-Christ. Les évangélistes ne s'appesantissent pas ouvertement sur ce qui vient après: avant le retour du Messie, les juifs doivent se convertir au christianisme. Ceux qui ne le feront pas périront dans un holocauste gigantesque à la bataille d'Armageddon. C'est un enseignement fondamentalement antisémite, mais qu'importe, aussi longtemps qu'ils soutiennent Israël.

La puissance combinée des deux lobbys fait pression sur Bush chaque fois qu'il fait un pas en direction des Arabes. A ce moment-là d'autres facteurs puissants interviennent: les gouvernements arabes et le pétrole arabe. Les rois, présidents, émirs et cheikhs sont soumis aux Etats-Unis, mais ils ont peur que la souffrance des Palestiniens conduise leurs peuples à la rébellion. Ils transmettent leurs craintes à la famille Bush. Tout le monde sait que les Bush sont lourdement investis dans le pétrole.

A Washington, comme à Jérusalem, tous les problèmes se transforment en luttes personnelles. La faction pro-Sharon est menée par l'extrémiste secrétaire à la Défense, Rumsfeld, et son adjoint, encore plus extrémiste, Wolfowitz. Ils ont le vice-président Cheney de leur côté, et également, semble-t-il, la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, dont les jambes ont provoqué l'expression de l'admiration de Sharon. Contre eux, presque seul, se trouve le Secrétaire d'Etat, Powell, soutenu par les experts de son ministère. Chaque fois que Rumsfeld et Cie convainquent Bush qu'il doit satisfaire le lobby judéochrétien pour gagner les élections, Powell se pointe et le convainc au dernier moment que les intérêts nationaux des Etats-Unis exigent le contraire.

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